Films documentaires sur la surveillance de masse
Smartphones, ordinateurs, tablettes, objets connectés… Le tout numérique pour être tous connectés… Pourquoi ? Pour être mieux surveillés, mieux contrôlés ? Voici deux documentaires exceptionnels au sujet de la surveillance de masse à visionner de toute urgence !
Sommaire :
« Tous surveillés – 7 milliards de suspects » (2019)
Des caméras de Nice à la répression chinoise des Ouïghours, cette enquête dresse le panorama mondial de l’obsession sécuritaire, avec un constat glaçant : le totalitarisme numérique est pour demain.
Aujourd’hui, plus de 500 millions de caméras sur la planète offrent aux autorités la capacité de nous surveiller, à peu près partout et à chaque instant. Sous couvert de lutte contre le terrorisme ou la criminalité, les grandes puissances se sont lancées dans une dangereuse course aux technologies de surveillance. Dorénavant, l’incroyable perfectionnement de l’intelligence artificielle valide l’idée d’un regard total. Aux États-Unis, les forces de police utilisent la reconnaissance faciale pour identifier les suspects. En Chine, les caméras peuvent repérer les criminels de dos, à leur simple démarche. En France, la police utilise des caméras intelligentes qui analysent les émotions et les comportements des passants. Marquée par l’attentat au camion du 14 juillet 2016, qui a fait 86 morts, et s’est produit en dépit des 2 000 caméras scrutant la ville, Nice se situe désormais à l’avant-garde de l’expérimentation. Le centre de supervision et les zones dédiées à la reconnaissance faciale sont les chevaux de bataille du maire Christian Estrosi, qui veut faire de sa ville une safe city. Comme un virus, l’idéologie du tout sécuritaire se répand à la mesure d’une révolution numérique à la puissance exponentielle. Va-t-elle transformer notre monde en une planète habitée par 7 milliards de suspects ? Quel niveau de surveillance nos libertés individuelles peuvent-elles endurer ?
On le surnomme le « marché de la peur », estimé à 40 milliards de dollars par an. Colossaux, les enjeux de la surveillance intelligente aiguisent les appétits de sociétés prêtes à promouvoir le « modèle Big Brother » pour engranger les plus grands bénéfices. L’enquête internationale de Sylvain Louvet démonte les rouages de cette machine aux innombrables facettes et dévoile la relation incestueuse qui se noue entre les industriels et les pouvoirs publics. En Israël, elle souligne les liens entre l’armée, le Mossad et les start-up technologiques, soupçonnées de tester la reconnaissance faciale aux checkpoints. En France, elle met en lumière l’influence du secteur privé, dans les orientations choisies par le maire de Nice, Christian Estrosi. Aux États-Unis, l’enquête donne la parole à ceux qui dénoncent la faillibilité du logiciel de reconnaissance faciale d’Amazon couplé à un fichage biométrique généralisé. Le documentariste a également réussi à enquêter en Chine, pays où l’obsession sécuritaire est en passe de donner naissance à une nouvelle forme de régime : la dictature 3.0. Arrestations « préventives » arbitraires, mise en place d’un système de notation des citoyens, fichage ADN et persécution systématisée (allant jusqu’à l’apposition d’un QR code sur la porte des appartements) de la minorité musulmane des Ouïghours… L’arsenal de la répression connaît un degré de raffinement inédit dans l’histoire de l’humanité. Un camp du Goulag numérique : telle est la vision du futur dessinée par ce documentaire aussi percutant que glaçant.
Réalisation et auteur : Sylvain Louvet / Producteur : Capa Press / Année : 2019
« Rien à cacher – Nothing to hide » (2017)
Documentaire dédié à l’acceptation de la surveillance dans la population à travers l’argument « je n’ai rien à cacher ». Mais êtes-vous vraiment sûr de n’avoir « rien à cacher » ?
Que peuvent savoir Facebook ou Google de vous en seulement 30 jours ? Votre orientation sexuelle ? Vos heures de lever et de coucher ? Votre consommation d’alcool et vos infractions pénales ? Votre niveau de richesses et votre solvabilité ? Marc Meillassoux et Mihaela Gladovic ont fait l’expérience en hackant l’Iphone et l’IMac d’un jeune artiste n’ayant « rien à cacher » pendant un mois. Un hacker et une analyste ont pour mission de deviner qui est ce jeune homme et s’il n’a véritablement « rien à cacher ». Celui-ci est loin de se douter où l’expérience va le mener…
Forbes évoque un documentaire « riche, bien écrit et dont la force réside dans sa capacité à ouvrir les yeux sur un monde qui joue sur la ligne rouge« , les Inrocks « ce documentaire propose en évitant l’écueil de la paranoïa, une prise de conscience des enjeux de la surveillance de masse et des moyens dont chacun dispose pour s’y soustraire« . « Inquiétant » selon France 24.
Réalisation : Marc Meillassoux et Mihaela Gladovic / Année : 2017
« Disparaître – sous les radars des algorithmes » (2021)
Il s’agit de la suite de « Rien à cacher (Nothing to hide) » présenté ci-dessus…
Comment protéger ses activités numériques de la surveillance et de la malveillance ? Un panorama didactique des solutions alternatives à la portée de tous.
« Nos libertés sont en train de s’évaporer sous nos yeux », s’alarme une jeune chercheuse hongkongaise. Tous les jours, les données personnelles que chacun laisse sur les outils gracieusement mis à sa disposition par les Gafam – messageries instantanées, réseaux sociaux, navigateurs, moteurs de recherche, services de cartographie en ligne et de géolocalisation… – fragilisent le droit à la vie privée. À des degrés divers, l’activité numérique nous expose à de multiples risques : hacking, espionnage commercial, policier ou étatique, cyberharcèlement… Dès lors, comment échapper en ligne à la surveillance et à la malveillance ?
Protection mode d’emploi
Au travers des témoignages d’un performer berlinois désireux de s’émanciper de Facebook, d’enseignants du lycée français de Casablanca sensibilisant leurs élèves au harcèlement en ligne, de journalistes d’investigation qui s’ingénient à protéger leurs sources ou encore d’une jeune Hongkongaise, cible potentielle des autorités chinoises, ce documentaire didactique dresse un panorama des solutions pratiques alternatives pour échapper à la toute-puissance des algorithmes et protéger sa vie privée sur le Web.
« Un espion dans la poche ? » (2021)
Nos téléphones portables enregistrent presque tout ce que nous leur confions : fréquentations, déplacements, achats, mots de passe, goûts… Jusqu’où va leur connaissance de notre intimité ? A qui transmettent-ils ces informations privées ?
A voir et à lire :
http://www.lefigaro.fr/vox/culture/2018/02/16/31006-20180216ARTFIG00331-patrice-franceschi-l-idee-s-insinue-que-nous-sommes-tenus-de-tout-partager-de-notre-intimite.php?utm_source=app&utm_medium=sms&utm_campaign=fr.playsoft.lefigarov3