Surveillance de masse globale : les Cinq, Neuf et Quatorze Yeux

Avec-vous déjà entendu parler des Cinq, Neuf et Quatorze Yeux ? Non ? Et pourtant on parle bien ici de pays partenaires qui se répartissent les responsabilités en matière de collecte de données et dans le domaine de l’interception des communications.

Les Cinq Neuf et Quatorze Yeux

Le Traité UKUSA

En 1943, les États-Unis et le Royaume-Uni, alors engagés dans la Seconde Guerre mondiale, signent un accord de coopération dans l’interception des communications, c’est l’accord Brusa. Pour pérenniser cette entente au sortir de la guerre, ces deux pays signent en 1947 le traité UKUSA (United-Kingdom – United States of America). Ils sont rapidement rejoints par le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Ce sont les Cinq Yeux. Ce traité porte sur la coopération des signataires dans le domaine de l’interception des communications. Les partenaires se répartissent les responsabilités en matière de collecte.
Selon The U.S. Intelligence Community de Jeffrey T. Richelson publié en 1989, le protocole stipulait dans les années 1980 que les États-Unis étaient responsables de l’Amérique Latine, de la majorité de l’Asie, de la partie asiatique de l’URSS et du nord de la Chine. Le Royaume-Uni gérait la partie européenne de l’URSS et l’Afrique. Les zones de responsabilité de l’Australie étaient ses pays voisins (dont l’Indonésie), le sud de la Chine, et l’Indochine. Le Canada était chargé des régions polaires de l’URSS, tandis que la Nouvelle-Zélande supervisait l’ouest de l’Océan Pacifique.

Les Neuf et Quatorze Yeux

Alors que les pays membres des Cinq Yeux ont accepté de ne pas s’espionner entre eux, les fuites d’Edward Snowden ont révélé que certains membres des Cinq Yeux surveillent les citoyens des autres pays membres et partagent les renseignements afin d’éviter de rompre les lois nationales les interdisant d’espionner leurs propres citoyens. L’alliance des Cinq Yeux coopère aussi avec des groupes de pays tiers afin de partager les renseignements (formant les Neuf Yeux et les Quatorze Yeux), bien que les Cinq Yeux et les pays tiers peuvent s’espionner entre eux et continuent de le faire.

Cinq, Neuf et Quatorze Yeux : les pays qui pratiquent la surveillance de masse

Éviter de choisir un service basé aux États-Unis

Il est difficile dans nos choix de vie numérique, de ne pas opter pour un service basé aux États-Unis (Google, Amazon, Facebook, Yahoo, Microsoft, Apple, Twitter…) et pourtant ce pays (et les autres qui forment les Cinq Yeux), est le pire en terme de collecte de nos données personnelles, espionnage et surveillance.

« Pourquoi stocker toutes nos vies sur des serveurs aux Etats-Unis ? »
Data brokers : aux Etats-Unis, votre vie privée est en vente
L’Europe doit défendre la «neutralité du Net»

Pourtant les alternatives existent en terme de fournisseur d’email, de logiciel de messagerie, de système d’exploitation, de réseaux sociaux, de service cloud, etc… De nombreux services sont basés dans des pays aux lois plus souples et plus respectueuses de la vie privée comme la Suisse ou le Panama par exemple… Pensez également à choisir des services qui proposent le chiffrement de bout en bout.

Changer nos habitudes

Comme pour d’autres sujets, il est temps de changer nos habitudes. Encore faut-il se sentir concerné et sensible à ce sujet. Voici quelques idées d’alternatives :

Email : Infomaniak (service payant basé en Suisse), Disroot (Pays-Bas), Tutanota (Allemagne), Protonmail (Suisse)
VPN : voir cet article
Messagerie : Wire (Suisse), Signal, Telegram
☞ Cloud : Mega, CryptPad, NextCloud
Gestionnaire de mots de passe : voir cet article
Envoi de fichiers : voir cet article, OnionShare
Bureautique : LibreOffice

🔥 Ça devrait aussi vous intéresser : Applications alternatives plus respectueuses de la vie privée pour Android

Sources et références

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *